Autotests urinaires

Il est possible d’analyser soi-même les urines à l’aide de bandelettes urinaires. C’est simple et utile dans plusieurs situations. Le résultat de ces autotests doit souvent être confirmé par des analyses complémentaires en lien avec son médecin.

Les bandelettes sont de petites languettes de papier dont l’extrémité est recouverte d’un réactif chimique changeant de couleur au contact de l’urine. Il faut faire bien attention aux délais de péremption et aux conditions de conservation et d’utilisation indiquées par le fabricant. Facile à se procurer en pharmacie, les bandelettes sont aussi utilisées par les professionnels en cabinet médical ou à l’Hôpital. Elles sont utilisées dans différentes situations.

Infections urinaires

Les infections urinaires sont des situations assez fréquentes, touchant les adultes et les enfants. Certaines sont bénignes, comme par exemple la cystite non compliquée de la femme jeune ; d’autres sont d’évolution potentiellement grave, par exemple en cas d’infection du rein (pyélonéphrite) sur calcul (lithiase) qui demande une consultation en urgence. Tout dépend de l’origine de l’infection mais aussi des personnes concernées. Les infections urinaires peuvent être dépistées par des bandelettes réactives en vente en pharmacie, soit par un professionnel de santé (infirmière, médecin), soit par le patient ou sa famille.

Comment faire l’analyse ?

Le recueil des urines doit être bien fait afin de ne pas fausser les résultats :

  • Avant d’uriner nettoyez vous les mains et les parties intimes avec du savon, une solution de Dakin ou des lingettes.
  • Urinez un peu dans la cuvette des toilettes, sans garder le premier jet d’urines ; puis arrêter d’uriner ; ensuite urinez dans le flacon.
  • Trempez les bandelettes dans les urines comme indiqué sur le mode d’emploi.
  • Lisez le résultat en observant la couleur de la bandelette en respectant l’attente précisée par le fabricant (une minute environ).

Comment cela fonctionne-t-il ? ; Est-ce fiable ?

La recherche d’une infection urinaire par bandelette repose sur la recherche de globules blancs (leucocytes) et de nitrites. Le test est fiable à condition que le recueil urinaire soit effectué dans les mêmes conditions que l’examen fait dans un laboratoire. Les bandelettes ne se trompent pratiquement pas lorsqu’elles indiquent qu’il n’y a pas d’infection (les bandelettes ont une valeur prédictive négative de 97 % si l’on considère à la fois la négativité des leucocytes et des nitrites. Chez le nourrisson fébrile de moins de trois mois, ce test a une valeur prédictive négative insuffisante. En revanche, ce test présente un grand intérêt en cas de fièvre isolée après trois mois (afin de voir s’il existe une infection urinaire ou pas). Devant un nourrisson de plus de trois mois ou un enfant fébrile sans point d’appel urinaire particulier, la négativité d’une bandelette réactive (leucocytes et nitrites) parait suffisante pour rendre très improbable le diagnostic d’infection urinaire.

L’autotest permet-il de reconnaître le microbe ?

Non, en cas d’infection, les bandelettes ne permettent pas d’identifier le microbe (bactérie) en cause. Pour cela, il faut confier les urines à un laboratoire afin d’effectuer un examen d’urines appelé ECBU (examen cytobactériologique des urines).

L’autotest permet-il une autosurveillance ?

Dans bien des cas oui, mais c’est au médecin de préciser à chaque personne ce qu’il faut faire. Pour certains patients ayant une maladie rénale ou des antécédents d’infections récidivantes fréquentes il est très utile de vérifier régulièrement l’absence d’infection. Le médecin propose donc une autosurveillance à intervalle régulier et à chaque fois qu’il existe un soupçon d’infection (fièvre, brûlure urinaire, douleur par exemple).

L’autotest permet-il un autotraitement ?

Savoir s’il faut prendre ou pas des antibiotiques est une décision revenant au médecin. Mais dans certains cas, en cas d’apparition d’une infection, le médecin peut indiquer à l’avance le nom du médicament à éventuellement prendre (un antibiotique), la durée du traitement et les modalités de surveillance pendant et après le traitement. Un autotraitement bien dirigé par le médecin permet parfois de gagner du temps, d’éviter des consultations inutiles, d’être plus efficace.


Rédaction automesure.com. Dr. N. Postel-Vinay. Juillet 2011.
Référence : Diagnostic et antibiothérapie des infections urinaires bactériennes communautaires du nourrisson et de l’enfant. Afssaps, 5 février 2007.