18 – Quels sont les principaux messages à enseigner
aux patients ?
L’AMT est de réalisation simple. Même les personnes
âgées parviennent à effectuer le geste d’automesure
sous réserve d’une bonne éducation. Le minimum
qu’il convient d’enseigner aux patients peut se résumer
en cinq points.
1) Utiliser un appareil validé
2) Faire la mesure en bonne position
Au domicile, la tension se mesure :
• en position assise, après un repos de 5 minutes,
• en maintenant le brassard (ou le poignet) à hauteur
du cœur pendant la mesure.
3) Respecter les horaires de mesure :
• le matin, mesurer sa tension avant la prise des médicaments,
• le soir, il faut prendre sa tension à un horaire
régulier,
• les prises s’effectuent consécutivement trois
fois le matin et trois fois le soir, à une minute entre 2
mesures consécutives.
4) Ni trop souvent, ni pas assez
Entre chaque campagne de mesure, il s’écoule un délai
de 1 à 6 mois suivant l’avis médical personnalisé.
5) Aider les patients à restituer correctement les résultats
Les résultats doivent être correctement restitués
au médecin en notant sur un cahier ou sur un relevé
d’automesure la date et heure de mesure et effectuer la moyenne
des trois mesures consécutives, ou bien en s’aidant
de l’application informatique disponible sur le site Internet
www.automesure.com. Plusieurs auteurs conseillent d’enseigner
aux patients l’objectif tensionnel du traitement, soit une
moyenne de PA < à 135/85.
19 – Que faire, si je manque de temps pour éduquer
les patients ?
Comme le précisent les recommandations européennes
de prise en charge de l’HTA, il convient de s’appuyer
sur une documentation appropriée.
Les outils éducatifs existent sous plusieurs formes : fiches,
livrets, films, livres, sites Internet. Avant de les utiliser, on
s’assurera de leur exactitude et de leur qualité. Une fois les patients éduqués, la pratique de l’automesure,
avec envoi des résultats par Internet (www.automesure.com),
apparaît comme une voie d’avenir en contexte de manque
de temps des médecins. A ce titre voir le logiciel Hy-result ®
20 – Le patient peut-il modifier lui-même
son traitement ?
Actuellement il n’est pas recommandé d’inciter
les patients à changer eux-mêmes leur traitement. Seules
quelques équipes spécialisées évaluent
cette possibilité dans un cadre de recherche. Ceci dit en cas de tension trop basse un patient peut être éduqué à alléger son traitement, par exemple en cas de fièvre, diarrhée et vomissements.
21 – Comment s’assurer que le patient effectue
correctement ses mesures ?
Il est utile de demander au patient d’apporter en consultation
son propre tensiomètre et de lui faire effectuer une mesure.
Les points à vérifier sont les suivants :
- Maniement de l’appareil et sa mise en route
- Position du bras et bonne adaptation du brassard
- Capacité à lire les résultats et les recopier
en distinguant la systolique et la diastolique
- Certains appareils dotés d’une mémoire peuvent
vous permettre d’éliminer d’éventuelles
mesures aberrantes. Les nouveaux appareils avec télétransmission sont interessants à ce sujet.
22 – Quelle est l’impact de l’automesure
sur l’éducation et l’implication du patient,
favorise-elle vraiment l’observance ?
Les recommandations de l’HAS indiquent que « l’automesure
doit être encouragée pour son intérêt
dans l’éducation thérapeutique du patient ».
Plusieurs enquêtes donnent des indices encourageants en montrant
qu’il existe un lien positif entre l’utilisation régulière
du tensiomètre et la connaissance des facteurs de risque
vasculaire ou la mémorisation du nom des médicaments.
Les recommandations HAS précisent que l’automesure
« constitue un facteur d’amélioration de l’observance
au traitement ». Une méta-analyse a montré que
les patients ayant recours à l’automesure avait une
pression artérielle plus proche des objectifs que les patients
suivis de façon classique.
L’automesure est aussi une porte d’entrée à
l’éducation des patients vis à vis du risque
cardiovasculaire.
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